mardi 6 mars 2012

Mitt hjerte alltid vanker (souvenirs de la semaine passée)


Un œuf basse température, posé sur un lit d'épeautre, dans un bouillon d'héliantis. Suavité d'un jaune à la texture inédite, à peine pris, mais pas coulant. Clarté du bouillon. Fermeté de l'épeautre et croquant du sarrasin. Une merveille*.


Une queue de lotte, du chou-fleur à la mandoline, et en crème, et un pétale de moelle. Une association qui laisse dubitatif au premier abord, mais qui se révèle détonante, sublime. La sauce brune est un concentré de saveurs qui relie le tout*.


Une femme en quête de sa liberté, de son désir, de sa propre volonté. Ellida, une figure féminine comme seul Henrik Ibsen sait les inventer**.
Vous ai-je déjà avoué mon admiration et mon amour pour le personnage de Nora depuis un soir de 1997 ? Vous ai-je déjà dit à quel point, depuis mes vingt ans, les mots de Solveig qui constituent les dernières lignes de Peer Gynt me bouleversent ?
Depuis quelques jours, Ellida a rejoint le panthéon de mes héroïnes personnelles.


Solitude et détresse d'un homme qui a perdu le goût de vivre. Un feu follet, que l'on suit, le temps d'une journée de fin d'été, le temps d'une tournée d'adieu. Les parenthèses de douceur — la virée en vélo dans Oslo la nuit, dans les nuages d'un extincteur, la baignade matinale dans une piscine en plein air — n'y changeront rien. La vie s'arrêtera en ce matin du 31 août, à Oslo.


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* Un moment de grâce que je dois à Bertrand Grébaut et à l'équipe de Septime.

** J'ai frémi en reconnaissant le premier air chanté par Camille. Ma passion adolescente pour un certain groupe norvégien n'aura pas été totalement vaine...